Avoir son âge.

Parfois on a l’impression d’être une petite fille face à ces dirigeants en réunion. La gorge serrée, la voix qui tremble, la peau qui rougit. On se retrouve projeté dans le passé, en cours au lycée devant toute la classe. D’autres fois, à la boulangerie on n’échappe pas à « Madame » alors qu’on est encore une « Mademoiselle ». Les premiers échantillons offerts étaient des crèmes contre l'acné et maintenant on a le droit aux antirides. On fait les boutiques et là, la petite robe courte ne nous va pas ou plus comme avant. On se rend compte que la coupe « plus ample » nous convient mieux. On est bien dans notre peau mais on arrive à se dire que dans une journée, nous avons plusieurs âges. Le nouveau 30 ans serait l’ancien 20 ans et idem avec les 40 ans qui correspondraient aux 30 ans version antérieure. Bon ok ça c’est cool. Nous rajeunissons de génération en génération. Pourtant, nous sommes nous les femmes, confrontées à des situations au quotidien, qui nous poussent à nous comparer à « un âge ». Les publicités et le monde de la mode en sont aussi coupables. Les mannequins pour crèmes antirides ont moins de 30 ans et celles qui posent pour les crèmes amincissantes en ont à peine 20. C’est assez mensonger finalement. Mais on les achète quand même parce qu’on se dit que c’est possible que ça fonctionne. Et, on peut être adulte, rougir en réunion, mettre des tenues courtes et y croire. Ce n’est pas une question d’âge puisque les générations ont changé. Bien sûr que le corps se modifie avec le temps, mais la personnalité et les croyances peuvent rester. On appartient peut-être à une catégorie d’âge mais on a notre propre nombre d’année d’expérience à nous. Et, cette connaissance de la vie se diffère selon ce qu’on a croisé dans notre vie. La jeune fille de 24 ans peut avoir vécu de nombreuses épreuves, tandis que la femme de 39 ans n'avoir jamais mis de mini-jupe. Alors, il n'y a pas d'âge pour oser entreprendre ce que nous pensions jusqu'à maintenant inenvisageable.