Une force très discrète.

Je n’ai pas cette image de fille sûre d’elle. Pas non plus d’assurance hors du commun. Et plutôt un visage avec des signaux hésitants. Mes choix ne sont jamais trop risqués. Je passe un certain temps à éviter de me retrouver trop devant, à parler en public ou si possible à toujours être accompagnée à une soirée. Je crois que je préfère maîtriser ma communication et plutôt fuir l’improvisation. Ma force à moi c’est l’indépendance. C’est peut-être contradictoire finalement. Mais, depuis quelques temps je ne dépends que de moi. Société méga connectée, réseau surdimensionné, nous sommes tous liés. Nous devons cependant, nous construire et même si la norme va vers le duo, nous connaissons l’importance d’être serein individuellement. Qui n’a jamais entendu dire « il faut s’aimer soi-même pour aimer les autres ? ». En ce moment, des anciennes séries sont rediffusées à la télévision. Ally Mc Beal et Sex and the City. Ces héroïnes (si si ce sont bien des héros avec des défauts et des angoisses) ont une trentaine d’année. Elles paraissent toutes indépendantes même si leur éternel objectif reste d’être deux. Elles ont des blocages, des réserves et parfois sont victimes de situations humiliantes. On les aime bien ainsi. On ne les voit jamais comme des perdantes car elles sont touchantes et continuent d’y croire. En même temps, il n’y aurait pas autant d'épisodes si tout était facile pour elles. La force d’une personne peut donc être discrète et résider parfois dans la solitude. Quand nous n’avons pas le choix, compter que sur ce soi est un exercice au quotidien. Un peu comme dans une grande soirée où on n’arrive pas à s’amuser. On s’ennuie malgré la tentative d’y adhérer. On est là, entouré "d'un monde" mais tellement éloigné de l’ambiance, qu’on se sent seul. Et c’est particulièrement dans ces moments-là, qu’on réalise, qu’on serait finalement mieux chez soi, devant une bonne série. Parfois c’est mieux ainsi.

Miranda Kerr pour Marie Claire